Il n’y a encore pas si longtemps, la vie était belle, simple et gratuite pour ces animaux sauvages et autonomes.
Que la vie était belle avant que l’industrie et la croissance s’intéressent à eux.
En effet, créer un besoin, c’est conquérir de nouveaux marchés, fabriquer des consommateurs. C’est diffuser des consommables et des carburants.
L’idée de rendre dépendant le monde animal en modifiant sa constitution est alors née…
On les appelle les énergivores, mi-animal, mi-machine, … des hybrides, … mais surtout des consommateurs.
L’expérience fut d’abord menée sur Beunio le rhino : V8 bi-turbo, 450 chevaux, autonomie 1000 km, transmission thermodynamique à coefficient atmosphérique, assistance photovoltaïque et correcteur de trajectoire sur latérite équatoriale. Les résultats sont édifiants, les performances de l’animal restent les mêmes mais le bestiau est maintenant dépendant. Dépendant du carburant, des pièces de rechange, des assistances de dépannage, des prolongations de garanties, des abonnements satellites et des codes d’accès aux paraboles d’itinéraires… Suivirent Hassan, le chameau bétonnière, à propulsion sismo-nucléaire, broyeur de céréale intégré, avec récupération d’évapotranspiration. Rillette, la cochonne de reproduction, poitrine siliconée et son vagin climatisé, le crabe catalytique et la grenouille à décollage verticale, la dorade de jardinage et la fourmi motoculteur… Evidemment, l’expérience s’arrête aux animaux, il n’est en aucun cas envisageable d’adapter cette métamorphose sur l’espèce humaine…
Bienvenue dans un monde marchand…